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La Guerre des Rose

Amour à mort!

 

 

Danny De Vito est un acteur qui attire chez moi beaucoup de sympathie. Son physique atypique, son visage rond, dégarni et jovial, sa petite taille met en confiance immédiatement. Et l'on éprouve qu'une seule envie, nous confier à lui, lui parler de nos problèmes comme à un ami. C'est le copain qui vous donne de bons conseils, qui est toujours là pour vous aiguiller.

Cette image lui a permit de briller en tant que second couteau de luxe. Avec sa trombine qu'on oublie pas, il donne souvent beaucoup d'épaisseur à ses partenaires de jeu. C'est évidemment le cas dans le film du jour.

 

Danny De Vito s'invite cette fois-ci devant et derrière la caméra après déjà d'autres films couverts d'un certain succès d'estime. Le ton est donné dés la première scène, elle-même intégrée à un générique plutôt classieux, composé avec des lettres dans un style art déco sur un fond blanc et soyeux. Puis le cadre s'élargit pour révéler un mouchoir en soie blanche dans lequel le réalisateur se mouche abondamment.

 

Cette introduction, surprenante par sa contradiction, joue comme le reste du film sur nos croyances et nos préjugés ainsi que sur un fort antagonisme, entre respect des codes du cinéma romantique et retournement des situations idylliques en séquences de comédie grinçante.

Même le titre La Guerre des Rose est révélateur de ce hiatus (Rose étant le nom des protagonistes...comme quoi)

 

Au cœur de l'intrigue, nous suivons un couple très glamour (en tout cas pour l'époque) Les Rose, , incarnés avec une délectation communicative par Michael Douglas et Kathleen Turner. Leur rencontre, comme leurs déboires sont d'une drôlerie réjouissante et permettent à Danny De Vito de livrer une vision très juste des rapports de force qui peuvent survenir dans la vie d'un couple. Analyse appuyée par les nombreux monologues de ce dernier en tant que témoin privilégié de l'évolution de ces deux personnages et narrateur du film.

 

Mais l'intérêt se révèle petit à petit lorsque l'engrenage commence à s'emballer, quand chaque personnage commence à se rendre compte des travers de l'autre et quand le titre "La Guerre des Rose" se met à prendre tout son sens.

 

 

Adroitement, le jeu se met en place, grâce à une mise en scène inspirée, qui traduit à merveille l'éloignement du couple. La maison devient trop grande pour eux et la monotonie s'installe. Le couple n'arrive pas à communiquer sur ses problèmes, chacun préférant envisager sa propre vie et ses projets aux deux extrémités d'une gigantesque table. Le mobilier prend une place de plus en plus importante, magnifié par les éclairages, baignant dans des tons chaleureux, roses, orangés. On a même du mal a imaginer que ces décors aussi  enchanteurs qu'ils puissent paraître sont appelés à devenir un enfer quotidien qui servira d'exutoire à la vengeance du mari et de la femme.

 

Et l'on se surprend à rire de l'escalade du conflit, révélateur de toutes les défauts d'un certaine société de classe. L'absence et l'entêtement du mari, les ambitions de la femme, le désir d'exister et de monter les échelons de la réussite pour poursuivre l'American way of Life des années 80, qui voit le couple s'embourber dans l'enfer du matérialisme et aboutir in fine à la dispute des biens.

Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si la première rencontre des protagonistes se fait au cours d'une vente aux enchères. La propriété prend alors les allures d'un champ de bataille domestique avec un crescendo de perfidie et de méchanceté à mourir de rire. La fin est même surprenante et suffisamment drôle pour rester dans les anales de la comédie américaine.

 

Bref, un film aussi soigné que désopilant dont le rythme et la qualité du jeu des acteurs, tous très impliqués dans le projet vous fera passer un moment inoubliable. Et bravo à Danny De Vito qui, malgré son apparente bonhommie, ne manque pas de mordant et nous montre un immense talent de réalisateur et de directeur d'acteurs.

 

 

Réalisateur : Danny De Vito

Pays : USA

Année : 1990

Durée : 1h57

Avertissement : Tous Publics

Distribution : Michael Douglas, Kathleen Turner, Danny De Vito, Marianne Sagebrecht, Sean Astin...



20/04/2014
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