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King of New-York

La Chute d'un Roi

 

"King of New York" dresse le portrait de Frank White, un roi de la pègre New-Yorkaise tout juste sorti de prison, en nous le présentant avec ses principaux attributs : veste noire impeccable étendue sur le lit de sa chambre d'hotel, revolver argenté qui lui est tendu par l'une de ses courtisanes, sans oublier sa cour en train de veiller au bon déroulement de ses trafics de drogue.

 

Comme beaucoup de films de gangster des années 80 et du début des années 90, Abel Ferrara nous fait le récit de la chute d'un roi, précipitée par son retour tonitruant aux affaires. Les gangs, constitués de communautés bien différenciées entre elles, deviennent les pions d'un jeu que veux mener seul le personnage central, quitte a utiliser la force pour parvenir à satisfaire ses lubies :  comme le financement d'un hopital en deficit.

 

Quête de rédemption ? Pas totalement et c'est là que le film tire son épingle du jeu. Car contrairement à "l'Impasse" de Brian de Palma, autre exemple fameux, il n'est pas question pour le personnage principal de se ranger des affaires pour mener une vie paisible. Frank White sait qu'il risque sa vie à tout moment et ne veux en aucun cas raccrocher, mais mettre à profit ses moyens financiers pour faire, "quelque chose de bien" et ce, sans se priver de tuer.

 

Cette manière paradoxale de mener ses affaires, sans doute motivée par l'enfer de la prison, va se trouver au coeur de son isolement. La débauche de meurtres se heurtant à la Loi qu'essaient de faire appliquer tant bien que mal des policiers au bout du rouleau qui vont alors tout faire pour démolir son empire.... Je vous laisse imaginer la suite.

 

 

En effet, le bien ou le mal, sont ici des données toutes relatives. Les parcours, les moyens pour parvenir au but importent finalement assez peu dans une jungle urbaine où tout le monde aspire à donner un sens précis à sa vie ou à sa condition. Chaque personnage est d'une certaine manière prisonnier d'un système qu'il ne peut totalement contrôler. Même Frank White ne peut échapper à sa destinée, le film matérialisant sans cesse des barrières infranchissables autour de lui, que ce soit des portes de clôture, des grillages de metro, l'appartement qu'il occupe dans un hôtel aux allures de donjon, jusque dans les caves lugubres où se déroulent les fêtes et les trafics les plus sordides.

 

Le passage des bas-fonds de New-York jusqu'aux dorures des grands restaurants et théatres luxueux se fait de manière fluide pour nous en livrer l'hétérogénéité sociale. Une hétérogénéité dont Frank White devient le fil conducteur au cours de ses déplacements, se faufilant allègrement d'un lieu à l'autre, même lorsqu'il s'affronte à des communautés plus hostiles, elles aussi,largement représentées et jamais négligées. Abel Ferrara dresse ainsi, à travers son personnage, le portrait d'une ville fourmillante et cosmopolite, magnifiée par une image aux couleurs contrastées. 

 

Et que dire, pour finir de Christopher Walken, qui dans la peau d'un gangster imprévisible fait merveille. Tantôt impassible, tantôt enjoué, faisant éclater ses sentiments d'une manière laborieuse, presque forcée, mais toujours en revenant à un visage neutre et lisse qui laisse planer sans cesse le doute sur ses sentiments réels ainsi que sur ses pensées. Chapeau bas l'artiste!

 

 

Réalisateur : Abel Ferrara

Pays : USA

Année : 1990

Durée : 1h38

Avertissement : -16 ans

Distribution : Christopher Walken, David Caruso, Lawrence Fishburne, Victor Argo, Wesley Snipes 



29/07/2013
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